Vous êtes-vous déjà demandé pour quelle raison le bâillement des autres vous amène à bâiller à votre tour? Ce phénomène anodin et courant pourrait paraître sans intérêt. Et pourtant…
En 1990, lors de recherches sur des singes, le neuroscientifique Giaccomo Rizzolatti trouva par hasard une piste de réponses qui mena d’autres chercheurs à en faire leur sujet d’étude sur des humains. Pendant qu’un des singes du Dr Rizzolatti était branché sur des électrodes, le chercheur qui l’observait tendit la main vers son sandwich. Les détecteurs de mouvement s’activèrent comme si le singe avait posé le geste lui-même alors qu’il se tenait immobile à regarder le scientifique.
Évidemment, plusieurs tests ont été réalisés par la suite. Ceux-ci confirmèrent que le cerveau du singe reproduisait systématiquement sous forme d’image mentale les gestes qu’on l’invitait à observer. Cela ouvrait une grande porte à la compréhension de nos comportements, car ce qui se passe chez les primates se retrouve très souvent chez l’homme.
L’importance de cette découverte est énorme! Imaginez! Ce que la personne devant vous est en train de faire, vous le reproduisez en même temps, dans votre cerveau. Ça peut même vous amener à copier le geste concrètement, comme pour le bâillement ou pour tout ce qui se présente à vous. Nous mimons même les émotions: l’autre rit, nous rions. L’autre pleure, nous avons envie de pleurer. L’autre vit de l’agressivité… ainsi de suite.
La science explique le processus. Le cerveau humain possède environ 100 milliards de neurones, chacun avec sa fonction spécifique. Dans le cas du mimétisme, il en existe un différent pour chaque microgeste, chaque émotion, chaque pensée. On les appelle : neurones miroirs. Ceux-ci sont activés par nos propres pensées mais également par des stimuli extérieurs.
Donc, si vous pensez de façon positive, que vous êtes joyeux, que vous croyez que la vie est belle et facile, les neurones miroirs associés à ces beaux sentiments sont éveillés. Si c’est votre amie, avec qui vous partagez un repas, qui est dans cet état de grâce, vos propres neurones en lien avec la joie vont se mettre à vibrer et vous ressentirez de la bonne humeur par effet miroir. Dans le langage populaire, on dirait que c’est contagieux.
Par contre, si vous vous épanchez sur vos coups durs, que vous êtes stressé, en colère ou en peine d’amour, les neurones concernés entreront en résonance avec votre état d’être, contribueront à amplifier vos sentiments et influenceront votre entourage par le fait même.
Des études sérieuses ont démontré que les neurones sécrètent des peptides, positifs ou négatifs selon le cas. Ces peptides sont une sorte de drogue naturelle. Plus il y en a dans notre système, plus nous en redemandons. Plus il y en a de positifs, plus nous en générons. Vous voyez où je veux en venir… On entend souvent dire : l’argent attire l’argent. Eh bien, il en va de même du bonheur. Plus on est heureux, plus on le sera, et davantage encore si on s’entoure de personnes qui vibrent à cette même fréquence.
Dans les cercles de croissance personnelle, il est souvent question de s’entourer de personnes positives, de sélectionner ses fréquentations. Vous en connaissez maintenant la raison, basée sur ces études scientifiques.
Les malheurs des autres nous atteignent à la mesure des liens que nous avons tissés ensemble. Nous ressentons leur détresse parce que nos neurones miroir nous la font vivre de l’intérieur. S’il s’avère que cette personne est très proche de nous, comme un enfant, un parent, un compagnon de vie ou notre meilleur ami, nous pouvons en être très affectés.
Cette aptitude que la vie nous a donnée peut être d’un grand soutien en relation d’aide. Ressentir l’autre permet de mieux le comprendre, l’accueillir, lui tendre la main sans que les jugements interfèrent. Nous savons ce qu’il vit parce que nous l’expérimentons grâce aux neurones miroirs. Nous devenons empathiques. Le piège est de croire que nous sommes cette détresse. La personne repartirait alors allégée, nourrie par notre légèreté, alors que nous refermerions la porte, alourdi par une émotion que nous croyons nôtre.
Plus encore. Les liens entre les personnes demeurent effectifs à distance. Plus la relation est solide, plus les individus se ressentent, même séparés par des milliers de kilomètres. Cela permet la télépathie. Vous pensez à quelqu’un et il vous téléphone. Votre enfant vit un événement douloureux, vous le ressentez dans toutes les fibres de votre être sans qu’il vous en ait parlé. Tout cela grâce aux neurones miroirs…
Il en va de même de nos lectures, de ce que nous regardons sur nos écrans, des gens que nous admirons et prenons pour modèle. Sachant que nous intégrons ces informations ou reproduisons ces comportements en simultané, nous pouvons maintenant enseigner à nos neurones ce que nous voulons conserver et ce qui doit être supprimé. Nous pouvons également choisir le type d’information ou de leader qui nous est le plus bénéfique et délaisser ce qui peut nous drainer vers le bas. Cette opération permet de cultiver la vigilance et le discernement.
Nous vivons dans une soupe cosmique. Nous ne pouvons nous isoler d’aucune façon. Tous les éléments de cette soupe nous influencent et peuvent nous entraîner dans un chemin que nous n’avons pas choisi. En être conscient est déjà un atout indéniable. Regardez tous les phénomènes de masse, tous ces défilés, ces mouvements de contestation, ces modes de vie dictés par des formes pensées, des égrégores qui ne cessent de s’enfler par l’ajout de plus en plus d’adeptes. Effet miroir… Facile de s’y perdre…
En revanche, soigner ses relations, épurer ses pensées, se relier à son Essence permet d’élever sa vibration. Par l’effet des neurones miroirs, notre rayonnement touche notre entourage, et ce, jusqu’aux confins de l’univers! D’autres appelleraient cela : l’effet papillon…
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